Résumé : |
Je suis née à Ina, une vallée à 7 km du village de Poindimié. J'étais la dixième enfant d'une famille de quatorze. Nous avons eu une enfance et une adolescence merveilleuses au contact de la nature. Nos parents ont beaucoup souffert de privations de toutes sortes afin que nous ayons toujours à manger. Nous n'avons jamais su que nous étions pauvres, nous étions entourés de tellement d'amour. Planteurs de café, ils étaient debout à quatre heures du matin et se couchaient à onze heures du soir. Leur maison s'appelait la « maison du bon Dieu ». Aussi loin que mes souvenirs remontent, il y avait des gens qui restaient manger avec nous. Ma mère faisait des repas au moins
pour vingt personnes, et dès que quelqu'un arrivait, on allait chercher une assiette à la cuisine. Le dimanche, des gens venaient comme ça, sans être invités, avec un poulet ou un rôti. Nous avons appris très tôt à savoir tout faire dans une maison: ménage, linge, cuisine, s'occuper des enfants plus petits, de la basse-cour, donner à manger aux cochons.
J'ai appris à faire la cuisine à neuf ans, maman m'a mise sur une caisse devant le foyer et là j'ai fait mon premier ragoût de taros (sûrement pas très réussi!) Je lui dédie ce livre en lui disant merci ainsi qu'à papa qui nous aimait tant.
Farino, le 18 janvier 1998
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