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De l'amour impossible d'une petite lycéenne pour un acteur de théâtre un peu raté, un peu trop beau, un peu trop humain. Valérie Valère a composé un chef d'œuvre de précision et de détresse. Roman encore inédit, Eléonore progresse par tableaux - du père absent à la mère carnassière, de l'univers des acteurs à celui des profs -, à la façon d'une tragédie dont l'héroïne serait à la fois l'instrument et le censeur. Tragédie bourgeoise, disséquée avec cruauté et humour, et tragédie tout court, celle, poignante, d'une lycéenne qui pourrait ressembler à toutes les lycéennes du monde. La fascination de l'inéluctable, de l'abandon et de la mort, tous les grands thèmes qui hantent l'œuvre de Valérie Valère se retrouvent en contrepoint dans Eléonore, et nous rappellent la destinée exceptionnelle de cet auteur prodige qui aurait 37 ans aujourd'hui, et qui est morte à 21 ans, un 18 décembre 1982, après une " vie " qui ressemble à un chemin de croix - anorexie et internement psychiatrique, solitude, dépression et drogue -, et après cinq années d'écriture obsessionnelle, ces milliers de pages dactylographiées qui forment une passerelle depuis Le Pavillon des enfants qui la rendront célèbre du jour au lendemain, jusqu'à l'Obsession Blanche, le dernier roman publié de son vivant. |