Résumé : |
Les trois nouvelles dans `Vagabonds' donnent une image terrible de la Russie au début du 20ème siècle par l'intermédiaire de ses bas-fonds : mendiants, vagabonds, journaliers ou petite criminalité; en un mot, par tous les marginaux qui luttent journellement contre la faim.
Dans `Tchelkache', un malfaiteur cynique rencontre un pauvre paysan à la recherche d'argent `pour être vraiment un homme'. Le malfaiteur fait la noce après chaque coup, alors que le paysan veut enfouir l'argent dans la terre. Le petit criminel ne connaît qu'un évangile : `Sois ton seul maitre'.
Dans `Mon Compagnon', un débardeur rencontre un vagabond, qui prétend être un prince géorgien perdu. Ensemble, ils font la route vers le pays d'origine de ce dernier, en cherchant du travail comme journaliers.
Ce retour est une véritable traversée de l'enfer peint avec des tableaux dignes d'un J. Bosch: `des individus désirant comme nous du travail, se contentaient de regarder en spectateur la construction des Docks. La ville entière était infestée de hordes moroses, de gens épuisés, de crève-la-faim; les va-nu-pieds y grouillaient comme des loups.' Ou, `il était effrayant de voir le nombre de gens qui sollicitaient du pain. Tous ces enfants étaient blafards; ce n'était pas du sang qui paraissait circuler sous leur épiderme bleui, mais un liquide immonde, fétide et corrompu. Leurs yeux semblaient demander à leurs parents de quel droit ils les avaient mis au monde. |