Résumé : |
On disait toujours de Lucien Bodard, le Prince des grands reporters, que sa monumentale histoire de la guerre d'Indochine avait plus de qualités d'évocation et de vie que le plus romanesque des romans. C'est en 1973 que Bodard deviendra romancier, et ce fut Monsieur le Consul ou la découverte, par un enfant ravi, d'une Chine encore médiévale, mise à sac par les seigneurs de la guerre, où Albert, consul de France, Monsieur le Consul, se débat pour mener à bien la construction d'un chemin de fer qui relierait le Sichuan au Tonkin. Le petit Lulu voit tout, raconte tout, de l'élégante arrogance d'Anne Marie, sa mère bien-aimée, à la misère, aux têtes coupées, aux fastes de Shanghai. Monsieur le Consul sera couronné par le prix Interallié. Deux ans plus tard, Bodard récidive avec Le Fils du Consul. Cette fois, nous sommes au Yunnan, dans une Chine nouvelle où gronde la révolution. Une Chine où les Blancs ont peur. Voyous, putains, barbouzes, ambassadeurs, encore une fois Bodard n'épargne personne, ni l'ordre colonial, ni le duel toujours recommencé de la mésentente de ses parents qui, en 1981, lui fera écrire le fabuleux Anne Marie, qui obtiendra le prix Goncourt. A travers Anne Marie, Lucien Bodard ne raconte pas seulement sa mère et ses rapports avec l'homme qui gouverne le Quai d'Orsay, mais aussi l'univers des écoles de la grande bourgeoisie, celui des salons, de la puissance, et le désespoir d'un petit garçon qui hurle son besoin d'amour. Après la trilogie de La Guerre d'Indochine, voici, réunie dans ce volume, la trilogie romanesque de l'enfance de Lucien Bodard : ces trois livres ont consacré un nouveau très grand romancier dont on ne finira pas de savourer les personnages hors du commun et l'écriture singulière et somptueuse. |