Résumé : |
" La poésie vit d'une vie virtuelle. Les sciences peuvent étendre sa sphère, non augmenter sa puissance. " Victor Hugo justifie en ces termes l'intérêt
extrême que l'œuvre de Lucrèce suscite chez les lecteurs modernes. Or, de récentes découvertes scientifiques ont encore élargi sa sphère d'influence. Au Ier siècle avant J.C., le poète latin ne se contenta pas d'offrir à ses compatriotes la doctrine " salvatrice "d'Epicure, leur permettant d'accéder pleinement à la philosophie, mais il traduisit en visionnaire le mouvement incessant des atomes et le perpétuel devenir des choses au sein du vide infini. Son œuvre explore l'univers physique et le savoir grec, mais aussi notre vie quotidienne. Gardien essentiel de la doctrine épicurienne, visant à une époque de violence et d'oppression, Lucrèce révéla non sans ferveur les moyens d'un bonheur accessible à tous. La version française que l'on présente ici se veut l'écho de la tension jamais abolie entre la poésie et la raison dans le De rerum natura. Inventant un langage de la nature, Lucrèce lui a donné des cadences que cette traduction essaie de transposer. Traduction, introduction, notes et bibliographie par José Kany-Turpin. Texte intégral |