Résumé : |
Avec l'humour et la causticité qu'on lui connaît, Ghislain de Diesbach égrène vingt ans de souvenirs d'enfance et d'adolescence.
Il évoque Le Havre où il est né - à ses yeux une faveur, car le spectacle de la mer donne le désir d'autres horizons en même temps qu'une persistante nostalgie. Les années d'enfance sont heureuses, c'est le temps des premières lectures, des flâneries à travers la ville, des rêveries. Au Havre succèdent Reims, puis Le Mans, enfin Saint-Quentin. Chaque fois, en émule de Proust, il passe au scalpel les sociétés qu'il fréquentait avec ses parents, multipliant les portraits plein d'humour de notables comme de membres de l'aristocratie.
S'enchaînent les souvenirs tour à tour sensibles, drôles, émouvants, les jugements acérés, les considérations lapidaires, les anecdotes savoureuses. Lorsque la guerre éclate, c'est avec des yeux d'enfant qu'il relate l'effondrement prévisible de la France. Les années de scolarité qui se déroulent chez les jésuites sont l'occasion de nouveaux portraits, tous hauts en couleur, de professeurs, de condisciples.
L'ironie de l'auteur s'exerce à ses propres dépens, et l'on découvre que l'homme de lettres bien connu qu'il est devenu était un élève médiocre, indiscipliné pour ne pas dire rebelle, adepte du franc-parler. Ces Mémoires sans langue de bois, au style enlevé, piquant et acerbe, s'affirment également comme la chronique élégante, spirituelle et nostalgique d'un monde aujourd'hui disparu, tandis que l'introduction, volontairement corrosive et provocatrice, brosse un tableau saisissant de la France des années trente. |