Résumé : |
Tout le monde a pleuré aux amours de Rodolphe et de Mimi.
Mais peu de gens ont lu le roman de Murger, dont le buste trône mélancoliquement dans l'un des coins les plus délaissés du Luxembourg et qui a pourtant laissé avec les Scènes de la vie de Bohème, une sorte de testament du romantisme, à la fois ironique et désespéré. De la bohème, les romantiques ont fait un long usage depuis Nodier, Nerval et Musset jusqu'à Baudelaire ou même Hugo. Aux maîtres ont succédé les personnages familiers de Murger : grisettes au cœur tendre et aux poumons fragiles, étudiants et rapins qui préféraient aux amphithéâtres les banquettes du café Momus...Bref, ce que nous appelons aujourd'hui les marginaux.
Mais la bohème a également contribué à la naissance du réalisme : c'est dans ses rangs que sont apparus, pleins du souvenir de leur jeunesse tumultueuse, ceux qui, de Courbet à Vallès, allaient donner une forme nouvelle à la littérature et aux arts de la seconde moitié du XIXe siècle. |