Résumé : |
Pensez au contraste affligeant qui existe entre l'intelligence radieuse d'un enfant en bonne santé et la faiblesse de pensée de l'adulte moyen.
Serait-il si impossible que l'éducation religieuse précisément porte une grande part de responsabilité dans cette atrophie relative ? A mon avis, il faudrait très longtemps à un enfant non influencé pour qu'il commence à se faire des idées sur Dieu et les choses au-delà de ce monde. Peut-être ces idées emprunteraient-elles alors les mêmes voies que celles qu'elles ont prises chez ses aïeux, mais on n'attend pas que ce développement ait lieu, on lui sert les doctrines religieuses à un moment où il n'a encore ni intérêt pour elles, ni la capacité d'en saisir la portée.
Retarder le développement sexuel et hâter l'influence religieuse sont bien les deux points principaux du programme de la pédagogie d'aujourd'hui, n'est-ce pas ? Lorsque ensuite s'éveille la pensée de l'enfant, les doctrines religieuses sont devenues d'ores et déjà inattaquables. Sigmund Freud. |