Résumé : |
Tout passe (Все течет) est une nouvelle sur le retour dans son pays d'un interné du goulag.
Grossman arrive à la conclusion dans Tout passe (1963) que l’histoire de la Russie a eu le cours inverse de celle de l’Occident : au lieu de rechercher la liberté et la prospérité par la démocratie, la Russie l’a recherchée par la puissance. Le servage de Pierre le Grand est ainsi encore plus brutal sous Lénine. La puissance russe fut ainsi créée sur la force et non sur la liberté.
Vassili Grossman, romancier russe né en 1905 dans l'une des capitales juives de l'Ukraine et mort à Moscou en 1964, aimait son peuple et sa mère. Son oeuvre rend compte du chant secret de ceux qui, dans la Russie stalinienne, croyaient encore que la liberté, la tendresse, la bonté étaient " le pain et l'eau de la vie ". La pensée de cet homme, l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, seul face à la tragédie totalitaire, dépasse les circonstances. Affrontant les horreurs et les idéologies mortifères de son temps, il parle " du grincement combiné des fils de fer barbelés de la taïga sibérienne et du camp d'Auschwitz ". Grossman, c'est aussi un destin hors du commun. D'abord chimiste de son état (comme Primo Levi) puis écrivain, il se montre un serviteur docile de l'Etat soviétique avant de centrer sa création sur le phénomène totalitaire. Son roman, Vie et destin, est saisi par le KGB et Grossman interdit de publication. Il meurt après avoir mis au point une dernière version de Tout passe, son testament spirituel, sans jamais savoir si ces textes seront publiés. C'est bien après sa mort que ses romans seront découverts en Occident. |