Résumé : |
" Il est étrange de se dire qu'après Mozart tout s'est brusquement ralenti dans le bruit, la fureur, la lourdeur ou le tintamarre.
Il y a eu une accélération de l'Histoire, soit, mais sur fond de stupeur, de torpeur. De nos jours, la vitesse est partout sauf dans les esprits. Du temps de Wolfgang, c'est le contraire. On voyage en diligence, les préjugés barrent l'horizon, c'est encore l'immense province, la noblesse, à quelques exceptions près, n'entend rien à ce qui va venir, mais le bouillonnement sensuel et neuronal est là, l'intelligence fuse à travers les doigts et les souffles.
L'humanoïde actuel est un montage électronique à tête molle. La pointe du XVIIIe siècle, au contraire, est un oiseau spirituel à animalité de soie et d'acier. " Philippe Sollers. |