Résumé : |
« Personne ne contestait le bien-fondé absolu de la guerre en Europe, mais tout le monde avait une opinion différente sur ce qui devrait se passer quand elle serait finie. Père croyait fermement que ce qui était bon pour la Belgique devrait également être bon pour l’Irlande et que, en se battant pour libérer ce petit pays, la jeunesse d’Irlande se battait pour son propre droit à l’autodétermination. Mr Ffrench paraissait en être moins certain. Depuis sa promotion rapide dans la Royal Navy, il semblait se rapprocher davantage de la position de Mr Hawkins, qui qualifiait l’attitude de Père de trahison de la part d’un Britannique. Père accueillit ce commentaire en riant car, selon lui, il n’y avait pas une goutte de sang anglais chez les Verschoyle. C’étaient des nobles hollandais qui étaient venus avec Guillaume d’Orange et s’étaient plus tard mariés dans des clans irlandais dont le lignage, sur lequel il avait lui-même enquêté, remontait à Niall des Neuf Otages. » Tout commence en 1915, dans un petit village du comté de Donegal, en Irlande du nord. Dans le manoir des Goold Verschoyle, une famille de libres-penseurs protestants, la vie se déroule sans encombre, au rythme des visites de leurs invités de marque. L’histoire mouvementée du début du vingtième siècle fait pénétrer la tragédie dans ce petit paradis. De la guerre d’Indépendance à la grève générale en Angleterre, des années 30 à Moscou à la guerre civile espagnole en passant par les camps d’internement de Londres au moment du Blitz, les enfants de cette famille déclassée vont devoir retrouver leur place. Eva confronte ses idées et ses aspirations artistiques aux contraintes de l’Art School de Londres, Art devient un marxiste enragé et Brendan, le cadet, est confronté en tant que communiste aux réalités de la guerre civile espagnole. Roman kaléidoscopique, saga inspirée d’une histoire réelle, Toute la famille sur la jetée du Paradis réussit la synthèse entre la fiction et le document historique. Un roman époustouflant de virtuosité. |