Résumé : |
Maurice Tubiana, né en 1920, jette un regard sur son passé et les combats qu'il a menés.
D'abord contre le cancer, qui, de malédiction fatale, est devenu, en partie grâce à ses efforts, une maladie comme les autres par l'efficacité croissante des traitements et la réduction des mutilations qui en résultaient. Ces succès ont été obtenus dans le cadre d'une médecine plus rigoureuse, plus scientifique, n'acceptant plus les dogmes et les idées reçues, la médecine moderne, dont il a été l'un des pionniers.
De plus, dès 1975, il comprend qu'il vaut mieux éviter les cancers que de les traiter ; il lutte contre les comportements à risque, notamment le tabagisme. Dans ce cas aussi, de grandes victoires ont été remportées, mais on se heurte à l'irrationalité, au désarroi des jeunes, conséquence de la perte de confiance en soi et de la peur du futur. Ce même malaise, à l'échelle du pays, a pour conséquence l'amplification des risques minimes, une réticence devant la science et les innovations techniques, au moment même où celles-ci sont devenues nécessaires.
On oublie les valeurs qui ont fait la grandeur de la civilisation occidentale : la curiosité intellectuelle, le goût d'entreprendre, la rationalité. Ainsi se succèdent, tout au long d'une vie, des combats très différents, mais qui sont tous marqués par la foi en l'homme et la volonté de progrès : la lutte contre le nazisme, de la Résistance aux plages de débarquement, pour la santé, pour une éducation mieux adaptée à notre temps, pour la dignité des jeunes non encore insérés dans notre société et des vieux qui en sont exclus.
Il ne faut pas craindre l'avenir, il faut le préparer : n'oublions pas demain. |