Résumé : |
Cette gamine qui dessine sur le trottoir du boulevard Rochechouart, personne n'y prêtre attention.
Personne, si ce n'est un artiste déjà célèbre : Puvis de Chavannes ; il a deviné en elle des dons évidents. Il ne l'oubliera pas : il en fera son modèle, et sa maîtresse. Dans ces années-là - les années 1880-, entre le Moulin de la Galette, Blanche et Pigalle, sur le flanc de cette Butte-Montmartre encore champêtre, vit tout ce que la peinture française compte de vrais peintres ; les impressionnistes et, parmi les plus grands, Renoir, Toulouse-Lautrec, Degas.
Des uns et des autres, Maria (elle n'a pas encore choisi Suzanne pour prénom), qui a grandi en beauté et en hardiesse, est tour à tour le modèle et l'amante. Elle est de toutes les fêtes, de toutes les folies ; elle se brûle à toutes les passions. Elle danse, elle chante, elle boit au Lapin agile, au Chat noir, au Moulin-Rouge. D'un jeune Catalan de passage, Miguel Utrillo, elle a un fils : ce sera Maurice Utrillo.
Quand elle s'assagit, ce n'est pas pour longtemps : elle est faite pour flamber. Cependant, elle ne cesse de dessiner, magnifiquement ; puis poussé par ses maîtres, découvre la peinture. A la fin du siècle - elle a trente-cinq ans - elle est devenue Suzanne Valadon. Autour de cette jeune femme qui n'avait peur de rien, c'est toute une époque, toute une société - et la plus libre qui fût alors -, que Michel Peyramaure fait revivre.
Ce temps légendaire de la Butte, celui des " peintres du bonheur ", quand le génie courait les rues, le roman de Suzanne Valadon l'illustre merveilleusement. Mais ce n'est pas fini : avec le siècle nouveau, Modigliani, Picasso et les autres conquièrent Montmartre. Et Utrillo a commencé à peindre. Et Suzanne Valadon s'impose. A suivre... |