Résumé : |
Bien que nous ne délaissions pas la question de la mesure, celle de ses procédures générales, celle de quelques-uns de ses instruments, celle de son évolution, ainsi que celle de ses résultats, nous traitons cependant un triple problème philosophique :
1) D'abord, celui de la constitution de "l'image métrique" de telle ou telle chose : comment celle-ci gagne à être projetée sur une grille numérique qui l'exprime et la sorte de son propre enfermement sur elle-même ?
2) Ensuite, comment est-il possible, malgré l'éloignement par rapport à la chose, que son équivalent quantitatif puisse en autoriser une connaissance ? Comment est-il possible qu'il y ait plus d'information dans l'image que dans le modèle ? Il en résultera que, s'il faut s'approcher de plus en plus de ce qu'on évalue, il convient cependant de ne pas abolir la distance entre le mesuré et le mesurant.
3) Enfin, nous nous demandons s'il pourrait exister des domaines du réel qui échapperaient à cette opération révélatrice ? Est-il vrai que tout peut et doit être mesuré, faute de quoi d'ailleurs serait compromise la base de la société civile, ― preuve que la question matérielle de quantification ne se disjoint pas d'un horizon socio-politique ? |