Résumé : |
On voyait, jadis, la télévision en famille, on la regarde aujourd'hui chacun pour soi.
Le travail était standardisé, rigide, il est devenu polyvalent, flexible. Les institutions étaient paternalistes, autoritaires ; elles sont devenues permissives, voire libérales. Un sentiment d'unité habitait le monde, c'est celui d'insécurité qui domine. D'aucuns dénoncent le " capital financier ", laissant intacte la question de savoir comment, pourquoi ce mauvais génie est sorti de sa bouteille.
D'autres incriminent la " fin du travail ", tombeau d'une civilisation capitaliste emportée par son propre productivisme. D'autres enfin s'en remettent à une explication purement culturelle, l'âge de l'individualisme, qui expliquerait à elle seule la tentation néolibérale. Chacune de ces théories désigne un aspect du problème, mais aucune ne peut expliquer la force du renversement à l'œuvre. Pour trouver le sens caché de notre époque, il faut rien moins que les affronter toutes.
Non pas " fin du travail " mais " travail sans fin ", parfois jusqu'à l'épuisement psychique. Non pas fin des valeurs, mais fin des relais (la " première chaîne ", la famille...) qui les soudaient auparavant aux valeurs privées. Ere, enfin et surtout, non pas du capital financier mais du " capital humain " tout juste commencée, par quoi " nos " temps modernes peuvent trouver une signification qui les porte. |