Résumé : |
Après nous avoir raconté son enfance dans Partir avant le jour et ses années de guerre dans Mille chemins ouverts, Julien Green achève aujourd'hui le récit de son adolescence. Aucune peut-être n'a été décrite avec une telle franchise, le lecteur s'en apercevra. À vingt ans, le jeune Green découvre ce qu'il n'avait que pressenti jusque-là : la terrible puissance de la beauté, les ravages d'un amour impossible.
Le cadre de cette révélation, c'est l'Amérique, où le jeune homme est allé faire trois ans d'université ; l'Amérique sudiste, celle de ses parents - Savannah, Charlottesville, la Virginie - celle qui a refusé la défaite de la guerre de Sécession et qui vit encore dans le grand souvenir de son passé. Vastes demeures de brique rose aux colonnes blanches, épais ombrages des sycomores, et ce va-et-vient du pensionnaire entre les salles de cours et sa petite chambre : quel charme dans cette évocation d'un temps aboli, et d'un Sud non résigné à mourir !
N'y aurait-il que ce charme, Terre lointaine serait déjà un livre merveilleux. Mais là où l'on ne s'attendait qu'à rêver, Julien Green introduit la tragédie : oui, la tragédie d'un jeune homme qui se révolte contre la chair. Coeur plein de contradictions, où se reconnaîtra quiconque a jamais souffert les tourments d'un amour malheureux. |