Résumé : |
Pour le Général De Gaulle, en juin 1958, c'est un inconnu que ce juriste qu'il va prendre auprès de lui; tout au plus a-t-on dû lui dire que Bernard Tricot a participé en Tunisie à l'évolution du protectorat vers l'indépendance et qu'il a ses idées sur les affaires nord-africaines: il est convaincu qu'enterrer les projets de réforme c'est se préparer à enterrer des hommes, mais il doute qu'en Algérie il suffise désormais de réformer.
Au cours des années qui suivent, Charles de Gaulle donne peu à peu sa confiance à ce collaborateur discret, qui, sans se lasser, l'assiste dans la recherche d'une solution qui soit à la fois réaliste et digne de la France.Parmi les hommes qui, de l'été 1958 à l'été1962, ont pris auprès du Général de Gaulle une part active au règlement du problème algérien, Bernard Tricot est celui qui, témoin et acteur, a toujours été là. Aussi peut-il, sans dissimuler qu'il n'a ni tout su ni tout vu, rendre compte d'un drame long et complexe: données profondes du conflit, issues possibles, obstacles, cheminement de la pensée chez les responsables, réactions des hommes et des femmes dont le sort était en cause, paniques collectives, meurtres, moments d'espérance.
Ce livre est aussi un essai de réflexion, qu'inspire un souci constant d'honnêteté intellectuelle, sur le comportement des hommes et des institutions devant une épreuve qui, parfois, ébranla l'Etat.
Le lecteur, enfin, sera porté à méditer l'éternelle question: dans qu'elle mesure l'homme d'Etat peut-il infléchir le cours des choses? Adversaires et admirateurs déçus du Général de Gaulle avaient deux manières d'être injustes à son égard: méconnaître qu'il était un grand homme ou lui reprocher de ne pas agir comme s'il était plus qu'un homme. Rarement autant que pendant ces années-là on vit, dans sa force et ses limites, ce que peut la volonté humaine quand , alliée au temps, elle sert de grandes idées. |