Résumé : |
Au début, il est sans doute un peu dérangeant cet amour entre ce vieil écrivain et ce très jeune homme. Mais très vite on se rend compte qu'il restera sur un plan purement platonique. Alors s'installe une véritable fascination pour chacun des mots qu'ils échangent, au cours de profondes et longues conversations, puis au fil de lettres admirables, lorsque Marcel doit quitter la ville. Car l'écrivain en question, c'est Proust bien sûr, même s'il n'est jamais nommé. Exactement au moment où naît cette passion (qui n'est pas sans évoquer un certain amour vénitien si bien conté par Thomas Mann), le jeune héros connaît l'amour, charnel celui-là, avec son beau soldat de voisin. En lieu et place des mots de la passion platonique, s'échangent ici les gestes, caresses, regards, silences de l'Amour... puis les mots aussi, lorsque le soldat regagne le front. Poésie pure, la double correspondance qui s'installe est d'une beauté fulgurante. Véritable sonate à deux voix, à la gloire de l'amour sous toutes ses formes. On ressort de cette lecture bouleversé par la double et précoce découverte – à la fois tragique et immémoriale – que vit le héros : celle de l'amour et de la mort. En l'absence des hommes nous met en présence du talent... d'autant plus remarquable que Philippe Besson signe là son premier roman. |