Résumé : |
A la mort de son père Federi, le narrateur entreprend de retracer la vie de cet homme fantasque et impulsif, cheminot le jour, artiste peintre le soir, faisant progressivement émerger le portrait en clair-obscur d'un personnage à la fois effrayant et fascinant, excessif et passionné, dans la Naples des années cinquante. Son fils aîné rend un hommage ambivalent à cette figure paternelle omniprésente dans le récit comme elle le fut dans la famille, tout entière soumise à son bon vouloir et à ses caprices. Violent, mégalomane et paranoïaque, Federi est un artiste illuminé, dévoré par la flamme de son art, auquel il soumet tout le reste - sa vie, mais aussi celle de sa famille, écrasée par sa volonté tyrannique. La belle Rusinè, sa femme, volubile et charmante, et à qui Federi ne cesse de reprocher sa séduction, en est la première victime. Par touches et retouches successives des différentes strates de souvenirs qui affleurent à sa mémoire, le narrateur ouvre une à une les fenêtres de son passé, de cet appartement de la via Gemito où il vécut entouré d'une famille nombreuse et haute en couleur, et revit ainsi son enfance marquée par l'inquiétude, le respect et la terreur que lui inspira Federi. Un requiem baroque, imprégné de la verdeur du dialecte napolitain, pour un père qui refuse de mourir tout à fait. |