Résumé : |
Malgré sa complexité, la pensée de Deleuze a la consistance d'une étoffe légère, d'un tissage fin, de fils qui s'entrelacent à l'infini. Tisser est plus important que fonder. Fonder vise à ancrer au plus profond, à trouver un sol stable alors que tisser consiste à nouer envers et endroit sur un même plan, dehors et dedans dans une même trame, si bien qu'il n'y a plus d'envers, d'endroit et de centre mais une surface lisse. A la différence des dogmes, les thèses de Deleuze sont des " solides souples " où il n'est question que d'un subtil tissage de la pensée, que de la création d'un espace de pensée lisse, sans centre, sans blocage, sans arrêt, sans illusions et préjugés. Sont présentés ici sept paradoxes, avec leurs opérations singulières, par lesquelles le tissage intime de la pensée de Deleuze se fait : le paradoxe de l'immanence, le paradoxe de l'univocité, le paradoxe de la consistance, le paradoxe de la nature, le paradoxe du Corps sans organes, le paradoxe de la figure, et enfin le paradoxe de la philosophie qui explore la tâche paradoxale que Deleuze assigne à la philosophie. |