Importance : |
1 vol. (162 p.-[20] p. de pl.) |
Note générale : |
" Une leçon de vie, une leçon de mémoire ", comme dit François Mitterrand qui, en tant que Président de la République, a tenu à attirer l'attention sur ce livre. Tout finit, en effet, par paraître presque simple, quand on y met ce naturel, qui prend à la gorge. Et pourtant rien n'est simple dans la vie de Sabine Zlatin, née à Varsovie dans la Pologne occupée par les Russes, avant la Première Guerre mondiale. Comment une jeune militante du Bund, ce mouvement ouvrier juif antisioniste, s'éprend-elle de la France, dans les années trente, au point de sacrifier sa vocation de peintre, élève de Gromaire et familière de Montparnasse, pour partager la vie de son mari, émigré russe devenu exploitant d'une ferme avicole dans le Nord ? Comment, à peine naturalisée française, s'engage-t-elle dès le début de la guerre comme infirmière militaire de la Croix-Rouge pour aboutir au camp d'Agde, de sinistre mémoire ? Comment recueille-t-on une troupe d'enfants juifs abandonnés pour organiser leur transfert en zone d'occupation italienne et diriger la colonie d'Izieu, liquidée par la rafle de Klaus Barbie, le 6 avril 1944, et envoyée, avec Miron Zlatin, à la mort ? Comment s'engage-t-on dans la Résistance pour finir la guerre avec l'accueil des déportés, au Lutétia ? Et comment, après tout cela, se refait-on une vie de peintre ? L'épisode d'Izieu est au cœur des mémoires que Sabine Zlatin s'est décidée à écrire à quatre-vingt-cinq ans, sans gaieté de cœur. On y trouvera sa déposition au procès Barbie, le témoignage inédit de l'institutrice, Gabrielle Perrier, comme celui de Samuel Pintel qui avait six ans quand il a passé deux mois dans la maison refuge. On y trouvera aussi, et surtout, quelques jugements sans réplique sur les hommes et les choses, qu'elle était la seule à pouvoir formuler. |